Je ne veux pas de tarte aux myrtilles, je veux juste sortir.

Ilse a gardé le silence sur sa mère Marie jusqu'à la fin. Ce n'est qu'après la mort d'Ilse que sa fille Gabí découvre plus de 170 lettres de Marie qui, depuis Berlin, met de plus en plus en garde contre la catastrophe et voit en sa fille Ilse à Bâle son seul salut. Lorsqu'Ilse se décide enfin à sauver sa mère des nazis, il est trop tard et la fuite de Marie vers la Suisse échoue lors de la tentative de franchissement de la frontière à Hohenems. Sa petite-fille Gabí est la narratrice et la maîtresse de cérémonie qui prête son corps et sa voix aux deux femmes mortes. Yael Schüler se glisse dans la peau de cette Gabí, qui prend les corps de sa mère et de sa grand-mère. Elle apprend à connaître le sarcasme de Marie, traverse les hystéries et les désirs de la mère aimée et détestée, s'enfonce dans les absurdités de la bureaucratie suisse et cherche une raison d'être pour elle-même dans les extrêmes des générations de la guerre. Elle doit devenir ses aïeules, chasser leurs expériences à travers son corps pour pouvoir enfin mener sa propre vie au-delà des conflits et des traumatismes hérités. La pièce est une tentative d'émancipation de l'absence de langage après des horreurs impossibles à décrire et une invocation des morts d'une force antique. Jeu : Yael Schüler Mise en scène/ texte : Jan Viethen Production : y-productions Avec l'aimable soutien de : Saly Frommer Foundation Basel, Dr. h.c. Fondation Emile Dreyfus Bâle, Fondation Paul Grüninger Saint-Gall, Fondation Adolf et Mary Mil Zurich